INTRODUCTION AU CANTIQUE DES CANTIQUES (9)
Que toute âme pieuse, assoiffée de Dieu, lise ou écoute ce merveilleux Cantique et s'efforce de bien comprendre et de faire ce que dit l'Épouse, afin d'être un jour digne d’entendre ce qui lui est dit, ou à tout le moins d’être compté parmi les demoiselles qui l’accompagnent ou parmi les amis et les compagnons de l’Époux.
Nombreux, en effet, sont ceux qui ne se préoccupent guère de se procurer ces faveurs divines, parce qu'ils ne savent pas les apprécier, et qu'ils ne trouvent personne pour les leur faire connaître, ou pour les encourager à s’engager résolument sur les beaux sentiers de la justice et les voies enchanteresses de la prudence et du saint amour.
Cependant, en voyant si vivement exprimés dans ce sublime Cantique les ardents désirs de l'Épouse mystique, comment pourront-ils ne pas s'enflammer de désirs semblables et clamer, en union avec elle, vers Celui qui, par son divin parfum, attire à lui toutes les âmes simples et pures et captive tous ceux qui ont le cœur droit ? Si, tant de siècles avant l’Incarnation du Verbe les anciens justes ont pu ainsi le désirer et l’aimer, combien nous devons lui correspondre nous-mêmes, après que nous l’avons vu sur la terre converser avec les hommes et les combler de grâces ?
Que devra donc faire maintenant toute âme sincèrement chrétienne, en voyant réalisés ces puissants mystères et en palpant, pour ainsi dire, les prodiges d'amour que Dieu manifeste en voulant l'élever à ces hauteurs inconcevables, en la considérant dès le baptême rien moins que comme sa fille sa sœur et son épouse ? Que fera-t-elle pour répondre à cette générosité, et avec quelle ardeur s'efforcera-t-elle de se préparer à devenir une digne épouse du Verbe ?
Que pourra-t-elle faire de moins que de le craindre, de le révérer, de lui apporter réparation, de l'aimer de tout son cœur, de s'efforcer de lui plaire en tout, en suivant fidèlement ses voies, et de le servir de toutes ses facultés et de toutes ses forces ?
Et lui-même, pourra-t-il exiger moins que cela d’elle ? C’est d’ailleurs ce qu’exigeait déjà la Loi ancienne, en disant : « Et maintenant, sais-tu, Israël, ce que le Seigneur ton Dieu te demande ? Craindre le Seigneur ton Dieu, suivre tous ses chemins, aimer le Seigneur ton Dieu, le servir de tout ton cœur et de toute ton âme » (Deut. 10,12).
À présent, sous la Loi nouvelle d'amour, après que le Christ s'est montré à nous si « plein de grâce et de vérité », pour que nous recevions tous de sa plénitude, et qu'il a daigné se manifester à nous dans sa propre gloire de Fils unique du Père, pour gagner tous les cœurs et embraser de son feu divin la terre entière, comment ne pas l'aimer et le désirer de toute notre âme, en criant et en soupirant toujours vers Lui, pour ne vivre qu'en Lui et que de Lui-même ? En somme, s’il a été si ardemment désiré dans l'Ancien Testament, alors qu'il n'était encore perçu, en quelque sorte, qu’au milieu des ombres et de fort loin, comment ne le désirerions-nous pas, nous qui le voyons si proche en sa réalité enchanteresse ?
Que les âmes fidèles entonnent donc, avec le plus d’enthousiasme, ce sublime et toujours nouveau Cantique d’amour, et qu’elles compensent de quelque manière, par leur ferveur, la froideur, l'indifférence et le mépris avec lesquels tant d'autres âmes répondent aux bontés infinies de l'Amant divin.
Juan G. Arintero
Salamanca
en la fête du très doux Nom de Jésus
Janvier 1918
ARINTERIANA
Paris - France | 2024 | Tous droits réservés
Exposition en langue française de la vie et des œuvres du Père Juan González Arintero (1860-1928), restaurateur de la théologie mystique en Espagne, grand directeur d'âmes et apôtre de l'Amour Miséricordieux.
« Vous qui êtes ici, dites un Pater à mon profit.
Pour moi ferez beaucoup et vous n’y perdrez mie. »
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