LA PASSION DE DIEU AU SERVICE DE L'ÉGLISE
Chapitre 2 : Le couvent de Corias (suite)
Plusieurs des “Pères fondateurs” de Corias étaient issus du Collège Missionnaire pour l’Asie d’Ocaña. Cette circonstance n’est pas indifférente à notre récit car elle insuffla à cette fondation courageuse un esprit résolument missionnaire, sans lequel, d’ailleurs, le projet n'aurait jamais vu le jour.
Il n’est donc pas surprenant de noter que le jeune novice Arintero, en particulier, y nourrira, le temps venu, le désir de partir évangéliser les païens - comme jadis saint Dominique son très doux Père, qui pleurait d’inquiétude sur le sort des « pauvres pêcheurs » - avec l’espoir, plus tard avoué, d’y trouver le martyre (1).
Ce projet, doit-il être précisé, n’avait rien alors d’une rêverie romantique. Les conflits internes avec les gouvernements espagnols successifs – des dizaines de religieux ont été massacrés en 1835 – lui ont donné un cadre bien réel. En 1868 encore [il y a peu, donc, pour le jeune Arintero], la révolution a menacé les religieux de Corias, que des révolutionnaires venus de Cangas voulaient défenestrer, ce qui serait peut-être advenu sans l’opposition héroïque de la population locale. Au loin, de nombreux dominicains de la Province des Philippines ont versé leur sang pour le Christ (2). Juan G. Arintero ne l’ignore assurément pas, qui s'est lui-même porté volontaire pour les Philippines. C’est dès lors en connaissance de cause qu’il aspire à suivre leurs traces avec l’enthousiasme de sa foi, de son âge et de son tempérament.
⇤ ⇥ [à suivre]
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(1) A. Bandera, o.p., « El celo misional del P. Arintero », revue La Vida Sobrenatural, enero-febrero 1990, n°547, pp. 11 ss.
(2) Un certain nombre d’entre eux ont été canonisés le 19 juin 1988. Parmi eux, Mgr Jerónimo Hermosillas, Mgr Valentin de Berrio-Ochoa, Mgr José-María Díaz Sanjurjo, Mgr Melchor García Sampedro et le P. Pedro Almató furent martyrisés au Vietnam entre 1857 et 1861, à peu près à l'époque de la naissance de Juan G. Arintero. Les cinq derniers avaient fait leur noviciat ensemble au couvent d'Ocaña. Cf. Lorenzo Galmes Mas et José A. Martínez Puche, Mártires dominicos del Vietnam, Folletos Con El, Ed. Confer, Madrid (sans date), n°51.
ARINTERIANA
Paris - France | 2024 | Tous droits réservés
Exposition en langue française de la vie et des œuvres du Père Juan González Arintero (1860-1928), restaurateur de la théologie mystique en Espagne, grand directeur d'âmes et apôtre de l'Amour Miséricordieux.
« Vous qui êtes ici, dites un Pater à mon profit.
Pour moi ferez beaucoup et vous n’y perdrez mie. »
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