LE PÈRE ARINTERO ET L’ŒUVRE DE L’AMOUR MISÉRICORDIEUX (4)
par le Père Pedro Fernández Rodríguez, O. P.
Le P. José María Rubio, S. J. (1864-1929)
"L'Apôtre de Madrid"
Canonisé le 4 mai 2003
À partir de 1925, le Père Arintero poursuivit en Espagne l’œuvre de l’Amour Miséricordieux, mais sans cacher que son but était de manifester l’Amour Miséricordieux.
De fait, la collection espagnole des opuscules a été intitulée “Bibliothèque de l’œuvre de l’Amour Miséricordieux” puis, postérieurement, “Collection des enseignements sur la vie chrétienne, à savoir, l’œuvre de l’Amour Miséricordieux”. D’un autre côté, pour éviter que cette Œuvre paraisse être une œuvre des Frères dominicains, le Père Arintero se borna à réviser le texte, qui était publié dans la revue “La Vida Sobrenatural”, le même texte pouvant être diffusé librement dans d’autres publications. Il est important de souligner la grande confiance de la Mère Desandais à l’égard du Père Arintero, auquel elle écrivit à la fin de l’année 1926 : « Dieu s’est servi de vous pour me rassurer et me dire que je marche sans crainte sur mon chemin, sans parler à ceux qui ne peuvent pas le comprendre ». Cependant, la réputation du Père Arintero était contrastée, entre les années 1923-1926, à cause de la conférence qu’il avait faite au Congrès Thérésien de Madrid, en mars 1923, au sujet de la « contemplation acquise » et la « Lettre ouverte sur la contemplation acquise » du Père Juan Vicente de Jesús, écrite en juin 1915, dans laquelle ce dernier accusait faussement le Père Arintero d’offenser l’Ordre carmélitain.
La première rencontre du Père Arintero et de Juan Lacasa, grande collaboratrice dans la diffusion de l’Amour Miséricordieux en Espagne, eut lieu à Madrid, au cours de ce Congrès thérésien de mars 1923. « Je dois dire avec franchise que la première impression me mit mal à l’aise : il était petit, gros, congestionné, avec une silhouette sans élégance (…). Et quand je pense à présent à la sagesse, au savoir, aux vertus et aux dons singuliers d’extraordinaire bonté et d’infinie humilité qui se cachaient sous cette apparence, je ne peux m’empêcher de penser que Dieu, parfois, se plaît à cacher les beautés de l’âme aux yeux des hommes, comme il cache la perle sous la rugosité de la coquille ». Juan Lacasa, fille spirituelle du Père José María Rubio, jésuite, servit d’intermédiaire à la rencontre fraternelle entre le Père Arintero et le Père Rubio lors de la Semaine Ascétique de Valladolid, en octobre 1924. Devant les difficultés du Père Rubio à accepter l’Amour Miséricordieux, le Père Arintero répondait : « L’importance de l’Amour Miséricordieux se fonde, non pas sur son origine, mais sur la bonne doctrine et sur ses fruits ». En toute hypothèse, le Père Rubio écrivit une lettre à la Mère Desandais, pour lui demander des éclaircissements, et la réponse qui lui fut adressée fut “L’œuvre de l’Amour Miséricordieux”, texte publié dans la revue “La Vida Sobrenatural” en 1926. Le Père Rubio en fut finalement un grand diffuseur à Madrid.
À la fin de l’année 1926, des difficultés s’élevèrent en France entre le Père Duriaux et Émilie Blank, parce que cette dernière se laissait trop attirer par les phénomènes extraordinaires et mélangeait des textes de la Mère Desandais à d’autres textes.
D’autre part, au cours de la même année 1926, les religieuses salésiennes d’Annecy rendirent public le projet de construction d’une nouvelle église en l’honneur de leurs fondateurs, et les promoteurs de l’Amour Miséricordieux, sous l’impulsion d’ Émilie Blank, imprimèrent un dépliant avec des phrases des Pères Crawley et Duriaux, faisant état de la bénédiction du pape Pie XI, et annonçant la construction d’une basilique en l’honneur de l’Amour Miséricordieux du Cœur de Jésus et du Cœur Immaculé de Marie Médiatrice à Annecy.
Numéro spécial de La Vida Sobrenatural
"À son illustre fondateur"
Ed. Fides, Salamanca, 1930
Le Saint-Office fit remarquer, au début de l’année 1927, l’imprudence qu’il y avait à placer une bénédiction papale sur une dévotion qui n’était pas encore approuvée par l’église. Les conséquences, en France, de ces faits obligèrent le Père Duriaux à communiquer au Père Arintero, le 11 février 1928, qu’il devait prendre en charge la direction de l’Amour Miséricordieux et la direction spirituelle de la Mère Desandais, en excluant Émilie Blank. Ce fait fut la seconde erreur qui intervint dans l’œuvre de l’Amour Miséricordieux.
ARINTERIANA
Paris - France | 2024 | Tous droits réservés
Exposition en langue française de la vie et des œuvres du Père Juan González Arintero (1860-1928), restaurateur de la théologie mystique en Espagne, grand directeur d'âmes et apôtre de l'Amour Miséricordieux.
« Vous qui êtes ici, dites un Pater à mon profit.
Pour moi ferez beaucoup et vous n’y perdrez mie. »
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